Taber, Alta. [Alberta]
19 août 1944
Dossier 4836
Monsieur,
J'ai reçu votre lettre du 19 juillet m'informant de la vente de mon terrain pour la somme de 982,00 $. Pensez-vous que c'est un prix juste? Pouvez-vous me dire à qui vous l'avez vendu? Vous savez vous-même que la terre valait plus que ce que vous l’avez vendu. Essayez-vous d’effectuer une vente à rabais à un prix qui plairait à l’acheteur? Ce terrain a été défriché et vous n’avez aucune idée de l’énergie et des efforts consacrés pour la faire produire comme il le fait maintenant. Juste parce que c'est une propriété appartenant à un Japonais, je ne vois aucune raison pour laquelle vous devriez la vendre à si bon marché.
Le 30 octobre 1942, j'ai reçu une lettre de vous portant le numéro de dossier 4836 nous disant que quelqu'un désirait acheter mon terrain pour 1500,00 $ et vous vouliez savoir si nous la vendrions. Maintenant, si elle valait tant d’argent à ce moment-là, je ne vois pas pourquoi elle ne devrait pas valoir le même prix maintenant en 1944. Est-ce parce que vous craignez que si ma terre obtient autant d’argent, les autres soient difficiles à vendre parce que vous auriez créé une norme pour vendre les terres? Je suis sûr que toute norme selon laquelle vous avez vendu des terres ne serait pas satisfaisante pour nous. Donc, si vous recevez plus pour le prix de la terre, je serais très heureux de recevoir le solde de ce qui est un prix vraiment juste.
Aussi, je remarque que vous avez gardé l'intérêt sur mon hypothèque jusqu'au moment de la vente de mon terrain. Si vous l’aviez jusqu'à ce moment-là, n'est-il pas logique que je reçoive le revenu jusqu'à ce moment-là ? Mais je n'en vois aucun crédité pour 1943-1944. Qu’en pensez-vous?
Encore une fois, je dis que le prix de vente de ma ferme est trop bas considérant que vous nous avez offert $ 1500.00 en premier lieu et je suis sûr que c'est ce que nous devrions recevoir. Alors, j'attends votre réponse pour nous assurer que nous pouvons obtenir le montant demandé.
Je vous remercie de votre attention et j'espère avoir de vos nouvelles.
Veuillez agréer mes salutations distinguées.
(Signé) « T. MISHIMA » no 13684
par M.S.