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Kibou · Espoir

Vue du Mont Fuji à l'horizon à travers une brume rougeâtre, texturée d'un motif de diamants.

Emportés par le Kuroshio

Après des siècles d’isolement, le Japon Meiji ouvre ses portes au monde entier. Un peuple autrefois forcé à rester à l’intérieur des limites du pays peut rêver aux possibilités qui se cachent au-delà de l’horizon.

Pour des milliers d’années le Kuroshio, ou courant noir, s’est chargé du va et vient des voyageurs des côtes japonaises. En 1868, quand le règne Meiji met fin à 200 ans d’isolation, le Kuroshio va relier le Japon au reste du globe. Commençant dans l'année 1890, une première vague d’immigrants japonais – les Issei – traverse le Pacifique. Le voyage en bateau à vapeur, de Yokohama à Vancouver, prend plus de 20 jours à cette époque.

Montage d'un dessin de style japonais d'un homme avec un instrument de musique, sur l'image d'un bateau et la lune la nuit.

« Les jours clairs, ils sortaient sur le pont du bateau, émerveillés par l’interminable ciel et océan. Au clair de lune, ils chantaient les chansons de leur terre natale. »

– Kafu Nagai
Image historique sepia d'une rue au Japon bordée de bâtiments en bois et en brique avec des toits de tuiles.

Causes du départ

Au Japon, en 1868, les terres et les emplois se font rares, et la famine est réelle. Les jeunes hommes sont les premiers à regarder vers l’Amérique du Nord pour un nouveau chez-soi.

Deux jeunes d'origine japonaise se tiennent debout en tenant des morceaux de tissus colorés.

L’ère Meiji au Japon débute en 1868, après 200 ans d’isolation extrême marquée par une économie strictement féodale. Le Japon entre alors dans une économie globale dominée par les forces coloniales industrialisées de l’Ouest. Cette transition apporte l’incertitude, l’agitation, et de nombreuses pénuries. Les jeunes hommes sont les premiers à quitter leurs maisons ancestrales à la recherche d’opportunités nouvelles. Ils laissent tout repère derrière pour se rendre en terre inconnue.

Valise vieillie, avec poignée en bois et attaches en métal. 'S. KOBAYASHI' est délavé, mais lisible près de la poignée. Vieille valise en cuir avec poignée ornée et attaches en métal. Le nom 'M.ODAMURA' est lisible près de la poignée.
Des images d'archives d'hommes japonais et de bagages, et une image contemporaine, superposées dans l'entrepont d'un bateau.

Vieux rivages, nouvelles opportunités

Les premiers immigrants s’installent en Colombie-Britannique, courageux et persévérants. C’est ici que commence l’aventure.

Photo montage d'un bateau posé sur les rives de l'illustration d'un village.
Images de poissons sautant hors de l'eau, superposées sur une illustration de vagues.

« Les poissons sautent à bord des bateaux. Venez me joindre. »

– Lettre de Gihei Kunto aux villageois de Mio, Wakayama-ken

Les Issei arrivent au Canada, un pays semblable au Japon, mais vaste. Cela fait un temps immémorial que ces terres sont la maison des peuples autochtones, composées de rivières abondantes, de forêts imposantes, et de sols fertiles. Sous le gouvernement colonial britannique récemment imposé, les arrivants japonais s’installent et commencent à bâtir leur chez-soi.

Un champ asséché avec un arbre sans feuilles au centre. Près d'une remise, un autre arbre, avec une autre rangée derrière.
Une femme canado-japonaise et une jeune fille portant des vêtements traditionnels japonais. La femme tient une couverture.
Transcription

[Une gravure sur bois japonaise montre un bateau de pêche près des berges d’un lac en montagne. L’image se transforme en sa forme réelle, avec une vallée forestière au loin qui fait place un glacier de montagne rocailleux.]

Bienvenue sur cette terre, notre chez-nous, où nous habitons depuis plus de dix mille ans. Ici nous avons chassé, pêché et librement exercé nos lois et notre culture. Cela a changé. Nous sommes maintenant sous l’emprise des Britanniques et leurs lois.

[Une vue d’en haut : des nuages gris sont suspendus au-dessus du haut d’une forêt verte et dense. D’un point de vue regardant les arbres directement vers le bas, les conifères se tiennent ensemble, grands et silencieux.]