Gaman · Endurance
Expulsion en masse
Pendant la Seconde Guerre mondiale, toutes les personnes d'origine japonaise vivant sur la côte ouest sont expulsées de leurs maisons et de leurs communautés. Peu importe leur citoyenneté, on leur confisque toutes leurs propriétés et possessions.
En 1943, le gouvernement brise sa promesse. Il permet au Bureau du séquestre des biens ennemis de vendre les propriétés canadiennes-japonaises sans le consentement des propriétaires. Entre 1943 et 1947, le gouvernement force la vente de toutes leurs propriétés sur les côtes de la Colombie-Britannique. Pour ceux qui vivent dans les camps d'internement du gouvernement, le Bureau détient tous les revenus de ces ventes. On limite leur accès à ces fonds et on leur remet des allocations minimes. Ces allocations devaient couvrir toutes les dépenses dans les camps d'internement.
La nouvelle de ces ventes forcées est source de doutes, puis de colère chez ceux qui ont perdu tout ce qu’ils ont bâti.
La vente non autorisée de leurs biens est source de misère – des années de travail disparaissent après un simple coup de crayon.
Des Canadiens japonais refusent la minuscule compensation que leur offre le gouvernement pour leurs propriétés.
Les protestations des Canadiens japonais sont défaites par le complot gouvernemental. En 1943, ils entament une action en justice pour contester la saisie et la vente forcée de leurs propriétés par le gouvernement. Cependant, ça ne réussit pas.
Le gouvernement répond aux montagnes de lettres d’un langage froid et bureaucratique. En 1947, le gouvernement met en place la Commission Bird pour donner l’impression de répondre aux demandes des Canadiens japonais. La majorité reçoit seulement une petite fraction de la valeur de ce qui a été perdu. Ceci n’est qu’une des batailles quasi insurmontables que les Canadiens japonais continuent à mener malgré la fin de la guerre.
Cher Monsieur
Votre lettre a été placée dans nos fichiers afin que vos commentaires concernant cette vente restent enregistrés, mais nous ne pouvons que vous informer que nous ne sommes pas en mesure d'envisager une alternative à cette affaire. Vos remarques ont été soigneusement lues et nous pouvons comprendre que la disposition de votre propriété sera une question de préoccupation personnelle. Toutefois, la vente des propriétés au directeur, Loi sur les terres destinées aux anciens combattants, a été réalisée dans le cadre d'une politique de liquidation définie par Ottawa sur la base de valeurs estimées.
– Veuillez agréer mes salutations distinguées,
W.E. Anderson,
ministère de l'Agriculture
Lettres de protestation
ACCÉDER À LA COLLECTION DE LETTRES NUMÉRISÉESTrahison finale
Alors que la guerre tire à sa fin, la vente des propriétés confisquées continue. Les Canadiens japonais dépossédés se font présenter deux choix : déménager à l’est dans les Rocheuses, ou être exilé au Japon. Ils perdent non seulement leurs propriétés et leurs avoirs, mais aussi leur droit de rentrer chez eux.