Qu’est-ce qu’un chez-soi? Est-ce que c'est la famille? Un simple endroit? Est-ce que c'est la sécurité et le repos? Le danger et l’incertain? Un chez-soi peut être plusieurs choses. Il se définit par nos attitudes et les circonstances, notre passé et notre présent, et souvent, par nos aspirations futures.
Tout immigrant est vulnérable aux grands risques de la migration. Ils affrontent le défi de bâtir une communauté dans un environnement inconnu. Cependant, pour ceux de nous aux ancêtres japonais, la conception d’un chez-soi sera à jamais modifiée par des injustices systémiques.
Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, et pour des décennies après, on nous traitait comme des ennemis étrangers alors qu’on nous transportait de force dans des camps d’internement. Notre communauté entière a été emprisonnée sans juste procès et sans qu’il y ait d’accusations. Nos maisons, nos propriétés, et nos effets personnels ont tous été confisqués et vendus par le gouvernement canadien pour une fraction de leur juste valeur. Nous avons travaillé dur pour construire un chez-nous au Canada, pour finir trahis par notre propre pays censé nous protéger et nous respecter.
Ceci est l’histoire de comment nous avons surmonté l’injustice afin de bâtir un chez-soi canadien. Paroles perdues est inspiré de près de trois cents lettres ayant été stockées chez Bibliothèque et Archives Canada. Ces lettres, adressées au Gouvernement canadien, sont des témoignages écrits de citoyens dépossédés en raison de leur héritage japonais. Voix du passé, ils nous parlent des impacts humains de l’injustice historique du Canada. Bien que notre histoire soit unique, vous en reconnaîtrez peut-être des échos dans les grands titres d’aujourd’hui. Les nombreuses histoires de déracinement, de migration et d’obstacles font ressortir la difficulté de reconstruire un chez-soi à partir de miettes.