Farham, Québec
9940
3 juin 1947
M. Sadakichi Kobayakawa
N° d’enregistrement 06597
567, rue Principale
Farnham, P.Q. [Québec]
Monsieur,
Une lettre, signée « M. Kobayakawa », mais apparemment écrite en votre nom, a été reçue dans ce bureau. Cette lettre contient un paragraphe qui se lit comme suit :
« Je voudrais également me renseigner sur la vente de nos bateaux. L'homme qui les a vendus a crédité le montant de 125 $ au nom de Y. Kobayakawa, notre oncle, qui à son tour a signé une déclaration dactylographiée disant que le montant devait être crédité à notre père, S. Kobayakawa (Enr. 06597) et vous l'a envoyé. Puis, l'année dernière, nous avons reçu une note de votre bureau disant que vous aviez envoyé le solde de notre compte à notre frère, T. Kobayakawa. Quand il est revenu récemment pour une visite de travail, nous nous sommes renseignés à ce sujet et il a dit qu'il ne l'a pas reçu. Afin d’éclaircir cette question, veuillez envoyer un duplicata complet de votre dossier de notre compte. "
Afin de mieux comprendre notre lettre, nous allons d'abord expliquer que les dossiers du séquestre ne traitent pas des groupes familiaux. Ce bureau a un dossier séparé pour chaque personne. Nous avons examiné les dossiers des membres de votre famille immédiate et ceux-ci révèlent les informations suivantes :
Votre propre dossier (n° 9940) révèle que, le 23 mai 1942, vous avez déclaré n'avoir aucun effet personnel, mais le 29 juin 1942, vous avez signalé que vous laissiez aux soins de Francis Millerd & Co Company Ltd., 4188 Marine, West Vancouver, les articles suivants : une machine à coudre Singer, une scie à ruban, un moteur et neuf boîtes d'ustensiles de cuisine. La machine à coudre a été expédiée à votre épouse en réponse à sa demande du 31 décembre 1942. La scie à ruban et le moteur ont été vendus pour la somme nette de 192.50 $. Le 25 mai 1944, la Sécurité de la C.-B. a pris livraison de deux boîtes en bois d'ustensiles de cuisine et d'un paquet contenant trois lavabos et une chaudière pour vous les expédier. Les articles vendables identifiés comme vous appartenant qui restaient après les expéditions faites à vous-même et votre femme ont été vendus pour la somme nette de 68,38 $.
Le dossier de votre épouse (n ° 9976) révèle que Mme Kobayakawa a déclaré qu'elle ne possédait aucune propriété dans la zone protégée, mais qu'elle a demandé plus tard l'expédition de la machine à coudre mentionnée ci-dessus.
Le dossier de votre fils, Masao (dossier 9939) montre qu'il a déclaré n'avoir aucune autre propriété qu'une police d'assurance-vie.
Le dossier de votre fille, Sadako (dossier 9941) montre qu'elle a déclaré qu'elle ne possédait aucun bien autre qu'une police d'assurance-vie, mais qu'en 1943 elle a écrit pour s'informer d'une radio. Cette radio semble être celle cédée par votre fils, Takao.
Le dossier de votre fils, Takao (dossier 9942) révèle qu'il a déclaré le 23 mai 1942 qu'il ne possédait aucune propriété de quelque nature que ce soit dans la zone protégée, hormis ce compte d'épargne bancaire et sa police d'assurance-vie. La Gendarmerie royale du Canada a toutefois signalé qu'une radio avait été remise par M. Takao Kobayakawa. Cette radio a été vendue pour la somme nette de 60,65 $. À la demande de M. Takao Kobayakawa, des primes d'assurance-vie totalisant 56,40 $ ont été payées à même ces fonds, et le solde de l'argent, 4,25 $, lui a été remis le 28 juillet 1946.
Les fichiers mentionnés dans les paragraphes précédents sont ceux de tous les membres de votre famille immédiate qui ont déclaré des biens au séquestre, dans la mesure où nous avons pu le découvrir. Dans chaque cas, la personne concernée a signé une déclaration qui se lit comme suit : Je certifie que les renseignements ci-dessus sont véridiques et complets et divulgue entièrement tous mes biens de toute description dans toute zone protégée en Colombie-Britannique. En aucun cas, un membre de votre famille immédiate n'a déclaré avoir été propriétaire d'un bateau. Cependant, Yoshizo Kobayakawa, no d’enregistrement 10736, a rapporté qu'il était le propriétaire d'un bateau à rames, laissé à Sherman, C.-B. (Colombie-Britannique) aux soins de la Great Northern Cannery et, le 16 février 1943, M. Yoshizo Kobayakawa a écrit à ce bureau pour s'enquérir de son bateau. Le 22 février 1943, Francis Millerd & Co. Company Ltd. a écrit à ce bureau comme suit: Lorsque M. Yoshizo Kobayakawa est parti, il nous a demandé de vendre deux chaloupes qu'il a laissées ici si nous en avions l'occasion. On a rapporté qu'un bateau avait été vendu pour 60,00 $, mais comme il y avait un débit de 4,10 $ sur le compte de M. Yoshizo Kobayakawa, la compagnie a 55,90 $ au crédit de M. Kobayakawa pour cette vente. Cette somme a été envoyée plus tard au séquestre et crédité au compte de M. Yoshizo Kobayakawa, et nous avons informé M. Yoshizo Kobayakawa le 4 mars 1943, quand nous l'avons également informé que Francis Millerd & Co. Ltd avait rapporté que deux bateaux avaient été laissés à leur charge par M. Kobayakawa. Le 14 février 1944, M. Yoshizo Kobayakawa a écrit pour demander les 55,90 $ reçus de la vente de l'un de ses bateaux. Le 24 février 1944, nous avons informé M. Yoshizo Kobayakawa que nous ne pouvions pas lui envoyer ces fonds parce qu'une réclamation de 300 $ avait été déposée contre lui et nous lui avons demandé ses commentaires au sujet de cette réclamation. Le 17 juillet 1945, nous avons reçu de Francis Millard & Co. Ltd. la somme de 56,00 $ en paiement d'une chaloupe appartenant à M. Kobayakawa. Le 25 août 1945, nous avons reçu une lettre de M. Takao Kobayakawa demandant que des primes d'assurance soient payées pour les 111,90 $ reçus de la vente de ses bateaux. Comme nous n'avions pas de fonds au crédit de M. Takao Kobayakawa pour la vente de bateaux, mais que nous avions des fonds au crédit de M. Yoshizo Kobayakawa, nous avons téléphoné à Francil Millerd & Co. Ltd. et nous avons été informés que les bateaux avaient été laissés à leur charge par Yoshizo Kobayakawa. Cette information a été donnée à M. Takao Kobayakawa dans notre lettre du 31 août 1945.
Le 26 septembre 1945, nous avons reçu de M. Yoshizo Kobayakawa une lettre libellée comme suit :
« J'ai reçu aujourd'hui une lettre de mon frère disant que Francis Millerd & Co. Ltd. vous a fait parvenir la somme de 111,90 $ à mon crédit pour la vente de deux bateaux, pourriez-vous transférer ces 111,90 $ au compte de mon frère, T. Kobayakawa, car les deux bateaux vendus lui appartenaient. »
Le 27 septembre 1945, nous avons informé M. Yoshizo Kobayakawa que toute notre correspondance précédente avec lui avait indiqué que les deux bateaux étaient sa propriété, et que, compte tenu de la réclamation de 300 $ contre lui, nous ne pouvions pas transférer les fonds de son compte, sans une preuve très précise que les fonds étaient la propriété du frère à qui il a souhaité que ces fonds soient transférés. Nous avons également demandé le nom complet et le numéro d'enregistrement de la personne à qui il souhaitait que les fonds soient transférés. La lettre récemment reçue de « M. Kobayakawa » est la première référence faite aux bateaux dans les lettres d’un membre de votre famille. Nous n'avons pas été informés du nom complet et du numéro d'enregistrement de « T. Kobayakawa », le frère de M. Yoshizo Kobayakawa, et nous n'avons pas pu l'identifier à partir de nos dossiers, et nous n'avions aucune preuve que M. Takeo Kobayakawa, qui s’était précédemment informé au sujet de ces bateaux, était un frère de M. Yoshizo Kobayakawa.
Dans la lettre récemment reçue de « M.Kobayakawa », il est indiqué que M. Yoshizo Kobayakawa avait demandé que l'argent des bateaux vous soit versé. Nous n'avons reçu aucune demande de la part de M. Yoshizo Kobayakawa. Nous ne savons pas que M. Yoshizo Kobayakawa est votre frère, à part le fait que M.Kobayakawa a déclaré qu'il l'était. En tout cas, nous ne pouvons pas vous payer l'argent reçu des bateaux en raison de la réclamation contre M. Yoshizo Kobayakawa qui n'est pas encore réglée et parce que M. Yoshizo Kobayakawa ne nous a pas demandé de vous verser cet argent.
Nous espérons avoir répondu à votre demande dans son intégralité. Sinon, nous serons heureux de répondre à vos questions. Nous suggérons cependant que, par écrit à ce bureau, le nom complet de l'auteur soit donné, afin que nous puissions être sûrs que notre réponse va à la bonne personne.
Veuillez agréer mes salutations distinguées.
F. Matheson
Bureau du séquestre
/ FM