Okanagan Centre, Colombie-Britannique
Ministère canadien du secrétaire d’État,
Vancouver, Colombie-Britannique
Plainte [manuscrite]
COPIE
Pour M. Shears
a/s [aux soins de] M. J. Cools,
Okanagan Centre, C.-B..
11 mars 1947
Bureau du séquestre,
Ministère canadien du secrétaire d’État,
Vancouver, C.-B.
Monsieur,
Je vous écris cette lettre avec la ferme conviction qu'avec les déclarations et les faits suivants, vous ferez tout votre possible pour dissiper les problèmes que la correspondance continuelle entre votre bureau et moi-même sur une période de quatre ans n'a pas complètement éclaircie. (Veuillez vous reporter aux numéros de dossier 5160, 10645, 3025 et 10653).
Ma maison du 347 East Cordova a été vendue au prix de 1300 $ par le séquestre de la propriété ennemie, dont j'ai reçu un état de compte de 497.47 $ en chèque et de 500 $ en obligations de la Victoire. Cette maison a été vendue sans mon consentement ou ma connaissance le 11 février 1944, et j’ai reçu un avis le 27 mars 1944.
J'ai acheté cette maison en très mauvais état en avril 1940 pour 1400 $. Cependant, avec des réparations et des modifications coûtant 400 $, y compris la rénovation de la salle de bain et de la cuisine, elle a été rendu habitable. Mais en juin 1942, obligés d'évacuer, nous avons laissé dans la maison des biens composés de stores, de rideaux et de linoléums d'une valeur de 150 $.
Compte tenu de toutes ces choses et de la pénurie de logements qui existait en 1944, cette maison aurait pu facilement rapporter 2300 $ si j'avais voulu la vendre.
Immédiatement après la réception de l'avis de vente, j'ai écrit à votre bureau au sujet des articles suivants qui étaient conservés dans la maison en demandant qu’on me les expédie à New Denver -
deux coffres contenant des vêtements, deux boîtes à thé japonais contenant des vêtements, une machine à coudre électrique « Singer », une boîte de disques de gramophone.
Ces biens étaient ma propriété et ils ont été laissés derrière à cause de la limite de bagages imposée au moment de l'évacuation.
Le 15 avril 1944, j'ai reçu une réponse de M. Green de votre ministère me demandant de remplir des formulaires de décharge standard pour les biens, ce que j'ai fait.
Le 18 décembre 1945, j'ai reçu une copie de la feuille d'enchère compilée et envoyée par votre bureau. Cependant, n'étant pas encore en possession des biens emballés mentionnés ci-dessus, et ne remarquant ni ne reconnaissant aucun des articles énumérés sur la feuille d'enchère comme étant à moi, j'ai présumé qu'ils étaient encore dans les mains du séquestre, possiblement entreposés.
Au printemps de 1946, j'ai reçu une lettre de M. Spain de votre bureau m'informant que tous les vêtements dans les coffres et les boîtes avaient été donnés à la Société Bienveillante, mais il n'a pas indiqué ce qui était arrivé aux dossiers de la machine à coudre et aux malles et aux boîtes vidées. Il a toutefois déclaré qu'en raison de mon omission d'énumérer chaque article auprès du séquestre, il n'était pas possible de retracer les biens.
Cependant, les dossiers montrent que j'ai été envoyé au camp routier le 10 mars 1942. En arrivant là, j'ai envoyé une lettre à ma mère, (Riye NAKAMURA) au 347 E. Cordova, lui demandant de prendre en charge les affaires restantes là-bas. Ma mère et ma fille ont été envoyées à Sadon le 30 juin et en raison des restrictions de bagages, elles ont pris seulement 150 lb, laissant le reste derrière sous la responsabilité du séquestre et elles ont informé le bureau que les biens étaient évalués à 800 $ et qu’ils étaient entreposés dans la maison sous clé. Ma femme, pendant ce temps, était patiente à l’hôpital Saint-Joseph jusqu'à ce qu'elle retourne à New Denver plus tard.
Le 6 août 1942, j'ai été libéré du camp routier et j’ai déménagé à Sandon. Le 15 août 1942, mon jeune frère, Ginpachi, est décédé à l'hôpital Hastings Park et j’ai dû organiser les funérailles. Ma mère et moi sommes partis pour Vancouver à nos frais.
Pendant mon séjour à Vancouver, je me suis renseigné auprès du bureau du surintendant des parcs au sujet des biens qui avaient été laissés chez moi au 347 E. Cordova. Il m'a dit qu'il n'y avait aucun article inscrit en mon nom— ils étaient tous au nom de ma mère; ce qui est tout à fait logique puisque je lui avais transféré toutes mes affaires selon la lettre que je lui ai envoyée depuis le camp routier. Cependant, qu'ils soient à moi ou à ma mère, ils nous appartenaient toujours du fait que ma mère, étant âgée et infirme, était à ma charge. Elle est toujours à ma charge et a été à ma charge pendant les vingt dernières années. Et bien que nous vivons tous ensemble (ma femme est de nouveau avec moi) et que nous recommençons notre vie, pour ainsi dire, je serai tout à fait soulagé si vous y accordez votre plus grande considération et si vous clarifiez cette question une fois pour toutes. Si des articles mentionnés sont toujours conservés sous votre garde ou s’ils ont été vendus, veuillez les acheminer (ou les revenus qui en découlent) à l'adresse indiquée en tête de cette lettre.
En espérant que vous accorderez votre attention immédiate à cette question, veuillez agréer mes salutations distinguées.
(signé) G. NAKAMURA.
Genzaburo NAKAMURA.
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