23 septembre 1944.
M. George Peters,
Service d’administration.
Monsieur,
J’accuse réception de votre lettre de 18e instance. Dossier no 9957.
Cette propriété est un endroit que je ne veux pas qu’elle soit vendue, car la plupart de nous sont nés là et les arbres fruitiers, que ma mère a eu beaucoup de difficultés à les obtenir, à les planter et à les voir grandir et la maison, même si est vieille, est un symbole pour nous et nos vieux parents. De plus, nous avons un lot familial à Vancouver. N’est-ce pas assez pour vous assurer que notre espoir est de grandir au Canada et de mourir sur son sol? « Y a-t-il un homme dont l’âme est si morte, qu’il ne s’est jamais dit, c’est la mienne, ma terre natale ». Le plus ardent désir de ma mère est de retourner dans cette maison. J’essaie de la sortir du centre de relocalisation pour aller dans l’est pendant un certain temps. Vous insistez toujours que ce sont des ordres d’Ottawa et vous prenez une attitude dictatoriale et pas de façon démocratique. Veuillez ne pas nous tester davantage.
Objet : Titres. Je suis désolé de vous informer que je ne les ai pas parce que nous avons obéi à vos ordres sans réserve. Vous savez plus que nous où ils sont, car nous avons entendu dire que vous les avez tous.
Je suis donc désolé de ne pas pouvoir vous aider, mais je pensais que pour être poli, je devais vous répondre.
J’ai entendu dire que le séquestre a pris notre piano. J’espère que vous aurez un bon prix pour que je puisse en acheter un autre là où j’irai.
Je ne peux pas vous aider davantage, mais j’aimerais savoir où ils se trouvent. Veuillez m’en informer.
Veuillez agréer mes salutations distinguées.
Pour « Aya Suzuki » no 08121
Pour mon père « Sentaro Suzuki » no 08209.