Brantford, Ontario.
Office of the Custodian.
12 rue Darling,
Brantford, Ontario.
3 novembre 1944.
M. F. G. Shears,
Directeur de la Section de l’évacuation des Japonais,
Ministère du Secrétaire d’État,
Bureau du Séquestre.
Monsieur Shears,
Lors de la réception de votre lettre datée du 8 juin 1944 (dossier no 11499), j’ai appris la vente de ma propriété sur le côté sud du Chemin de la Rivière à Sunbury, en Colombie-Britannique.
Le prix de vente de 1963,00 $ est selon moi bien en deçà de ce qui serait considéré un prix juste. Je suis certain que j’ai remis à votre bureau une police d’assurance couvrant la maison pour 3 000 $ et les meubles, etc., de la maison pour 500,00 $. Il y avait plus de 7 acres de terre sur lesquelles la maison était située et qui à ma connaissance n’ont jamais été évalués à moins de 100 $ de l’acre, même durant la dépression. J’ai aussi fait de considérables améliorations sur ma propriété.
Je voudrais aussi déclarer que ma maison a été reconstruite le 5 décembre 1941 et que chaque pièce de mobilier et accessoire ménager a été seulement utilisée du 5 décembre 1941 au 15 mai 1942.
M. Shears, je sais que votre bureau a reçu l’autorité de vendre les propriétés japonaises. Je sais aussi que votre bureau a aussi convenu d’obtenir un prix juste pour elles.
J’aimerais aussi mentionner que, personnellement, travaillant à titre de dépanneur pour le Comité japonais et reconnu par la BCSC [Commission de la sécurité de la Colombie-Britannique ], que je vous ai rendu visite lorsque votre ministère a tout d’abord été établi.
J’ai aussi plaidé auprès des Japonais de faire confiance à votre bureau parce que vous feriez de votre mieux pour eux. Quand j’ai été muté à New Denver, en Colombie-Britannique et suis devenu membre du personnel de la Commission, j’ai encouragé les Japonais à avoir confiance en vous et votre bureau.
Je ne peux pas accepter la vente de ma propriété comme étant équitable et je ne peux pas dire que la vente de certaines autres avec qui j’ai discuté de la vente de leur terre par votre bureau comme étant des ventes équitables. Je crois que je peux obtenir du constructeur de ma maison une déclaration disant que pour bâtir une maison comme la mienne coûterait entre 4 000,00 $ et 4 500,00 $.
M. Shears, je ne vous blâme pas personnellement, mais j’aimerais dire officiellement que je suis très insatisfait du prix de vente de ma propriété tel que négocié par votre bureau. Je serais reconnaissant de recevoir soit une lettre personnelle ou officielle de votre part.
Continuant d’avoir confiance en vous,
Veuillez agréer mes salutations distinguées.
«Tatsuro SUZUKI»