Lettre de Masao Miki au Département de la Garde des Fermes

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Image Description
Un microfilm noir et blanc scanné d'une copie dactylographiée d'une lettre adressée au gouvernement de Masao Miki concernant la dépossession de sa propriété. Il y a des annotation manuscrites.
Sender's Address
548, Avenue College
Winnipeg, Manitoba
Recipient Address
Bureau du séquestre, ministère de l’Agriculture,
Section de l’évacuation des Japonais,
Vancouver, Colombie-Britannique​
Body

Dossier 4524 [manuscrit]

COPIE POUR LE DOSSIER DE PLAINTES DE M. SHEARS

548, Avenue College,
Winnipeg, Manitoba
23 janvier 1947

Bureau du séquestre, ministère de l’Agriculture,
Section de l’évacuation des Japonais,
Vancouver, C.-B.

Messieurs,

Objet : Vente de ma propriété agricole à Bradner, Colombie-Britannique

En 1943, la propriété ci-dessus a été vendue de force par vous au directeur, Loi sur les terres destinées aux anciens combattants, au prix de 2 509,00 $ pour 53 acres de terres, 10 bâtiments, 727 arbres fruitiers et 317 000 bulbes de jonquilles, tulipes, lis, etc, et j’ai reçu seulement 2 207,00 pour le tout. Je n’ai jamais consenti, bien entendu, à un prix si déraisonnable et j’ai envoyé des lettres à ce moment-là. Mon désir était que vous les gardiez jusqu’à mon retour.

Je suis Canadien. J’ai obtenu mes papiers de naturalisation en 1923 à Bradner, en Colombie-Britannique. Je pense qu’il est illégal que le séquestre du gouvernement utilise une vente forcée de la propriété d’un Canadien sans son consentement, même si la loi a été adoptée durant la guerre. Elle devrait être retournée au propriétaire ou celui-ci devrait être entièrement compensé pour la perte totale de sa propriété à une date ultérieure.

Le gouvernement des États-Unis a déjà retourné les Japonais à leurs domiciles pour ceux qui le désiraient. Je crois aussi que nous Canadiens devrions être retournés à nos anciens domiciles sur la côte de la Colombie-Britannique pour ceux qui le désirent.

Dans l’entente juridique de location de ma propriété à Mlle Beryl Underhill, que nous avons signée le 13 avril 1942, il est écrit que les récoltes sur la propriété pourraient être vendues, mais il est convenu que les bulbes ne doivent pas être déterrés et vendus et que les bulbes doivent être laissés dans le sol.

Mes anciens voisins m’ont informé il y a quelques semaines que plus de 3 000 bulbes ont été déterrés et retirés de cette propriété.

Le pouvoir d’urgence en temps de guerre du gouvernement fédéral devrait venir à échéance au plus tard le 31 mars de cette année et si on nous donne le droit de retourner sur la côte de la Colombie-Britannique, mon intention est de payer le montant que j’ai reçu de vous et de retourner à mon ancien domicile et de continuer ma vieille entreprise. Je vous implore donc de ne laisser personne prendre possession de ma propriété ou de la vendre avant que tout ne soit réglé.

Je vous envoie cette lettre avant que je fasse une demande de compensation pour la perte totale de ma propriété.

Veuillez agréer mes salutations distinguées.

M. Miki.